Un héritage prestigieux? La réévaluation du substrat culturel autochtone dans la construction identitaire de l’Argentine, entre la fin du 19e siècle et les années 1930

  • Alejandra Mailhe

Résumé

Cet article analyse la redéfinition de l’héritage culturel amérindien dans les travaux de plusieurs intellectuels argentins liés au spiritualisme (Joaquín V. González, Ricardo Rojas et Ernesto Quesada) entre la fin du XIXe siècle et les années 30. Contrairement aux perspectives hégémoniques qui dévalorisent l’altérité autochtone —comme dans les cas d’Estanislao Zeballos et de Bartolomé Mitre—, ces auteurs soulignent l’importance des liens socioculturels entre les élites traditionnelles et les peuples amérindiens. Forgés surtout dans le nord-ouest de l’Argentine (NOA) depuis la Conquête, ces rapports seraient fondés sur le lien supposé des groupes autochtones avec les “grandes” civilisations précolombiennes, et sur leur participation aux guerres d’émancipation. En imaginant des cas de convivialité entre acteurs sociaux antagonistes, ces discours tendent à occulter des asymétries implicites tout au long de l’histoire nationale, et à nier les amérindiens comme sujets sociaux actifs dans le présent. 

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Publiée
2020-12-01
Comment citer
Mailhe, A. (2020). Un héritage prestigieux? La réévaluation du substrat culturel autochtone dans la construction identitaire de l’Argentine, entre la fin du 19e siècle et les années 1930. Estudios Sociales Del NOA, (23), 9-28. https://doi.org/10.34096/esnoa.n23.10127
Rubrique
Artículos